Aïe, Pompon a mal à ses articulations - Partie I
Pompon a mal à ses articulations ! oui mais en réalité il faut creuser la piste du diagnostic avant de se lancer dans une course poursuite à la recherche du complément alimentaire miracle. En fonction de ce diagnostic vétérinaire il sera plus facile de savoir si le recours aux compléments alimentaires est utile.
Les pathologies articulaires représentent un enjeu majeur en équin : douleur, raideur, limitation de l’amplitude, ralentissement de la carrière ou du loisir.
En tant que nutritionniste équin, l’objectif est de proposer des solutions de soutien pour améliorer la souplesse articulaire et/ou soulager la douleur.
Mais, comme toujours, la question essentielle est : cela fonctionne-t-il ? Et dans quelles conditions ?
Quels genres de produits pouvons-nous trouver sur le marché ?
- Glucosamine et sulfate de chondroïtine : la glucosamine et le sulfate de chondroïtine sont respectivement des précurseurs et des composants des glycosaminoglycanes (GAG). On pense qu'ils ralentissent la dégradation du cartilage, stimulent la formation de nouveau cartilage et réduisent l'inflammation.
- Les insaponifiables d'avocat et de soja (IAS) : ce sont des composants d'une substance grasse insolubles dans l'eau. Un mélange extrait d'huiles d'avocat et de soja a montré des effets bénéfiques potentiels dans le traitement de l'arthrose chez l'humain
- Resvératrol : il est présent dans des plantes comme le raisin rouge et les myrtilles, le resvératrol est réputé pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.
- Méthylsulfonylméthane (MSM) : anti-inflammatoire reconnu pour réduire la douleur et l'inflammation articulaires chez les personnes atteintes d'arthrose, le MSM est une forme de soufre, un composant important des glycosaminoglycanes (GAG). Il est dérivé du diméthylsulfoxyde (DMSO), couramment utilisé chez les chevaux pour combattre l'inflammation. Présent dans les fruits, la luzerne et le maïs, le MSM est souvent administré avec de la glucosamine.
- Curcuma, Boswellia, Harpagophytum : les études sur le sujet sont encore sporadiques.
Quelles preuves avons-nous de leur efficacité ?
Chez des chevaux sains ou à risque (ex. entraînement intensif, vieillissement), l’idée est d’utiliser les chondroprotecteurs comme mesure anticipative ou pour accompagner les chevaux ayant déjà des pathologies articulaires déclarées. Que montre la recherche ?
- Glucosamine + sulfate de chondroïtine (CS)
- Yamada et al. (2022) a montré que ce duo, à doses appropriées, réduit la boiterie, les marqueurs inflammatoires (PGE₂) et améliore la qualité échographique des articulations après 90 à 120 jours d’administration. Ces effets sont modérés : ils atténuent les signes cliniques et l’inflammation, mais ne stoppent pas le processus de dégradation cartilagineuse .
- Much et al. (2020) a réalisé une étude de 28 jours chez 20 chevaux adultes (léger exercice) comparant supplément oral complexe (glucosamine, chondroïtine, HA, MSM, curcuma, collagène, etc.) à placebo. Il a montré quelques améliorations modérées dans la cinématique de la foulée et chez certains marqueurs d’inflammation/cartilage.
- Bien que plusieurs études aient été menées, la plupart n'ont pas démontré d'amélioration de la santé articulaire. Des questions ont été soulevées quant à leur faible biodisponibilité, c'est-à-dire leur capacité à être absorbés par l'intestin et à atteindre les articulations. La grande variabilité de la qualité et de la concentration des produits en glucosamine et en sulfate de chondroïtine, ainsi que les divergences dans les recommandations posologiques, rendent difficile le choix de compléments alimentaires appropriés.
- La biodisponibilité est faible : glucosamine 5 %–9 %, CS autour de 20–30 % . Malgré cela, les effets cliniques observés suggèrent que des doses bien calibrées peuvent atteindre une concentration utile au niveau articulaire.
- Collagène non dénaturé type II (UC-II)
- Gupta et al. (2009) a montré que les chevaux arthrosiques recevant du collagène de type II (320/480/640 mg/j) pendant 150 jours ont eu une réduction significative de la douleur (-91%) à l’utilisation d’un combiné Glucosamine/SC. La dose de 480 mg/jour a été la dose minimale efficace dans cette étude.
- Les insaponifiables d'avocat et de soja (IAS) :
- Kawcak et al. (2007) a évalué les IAS sur un modèle d'arthrose du genou chez le cheval. Il n'a constaté aucun effet secondaire significatif, de légères améliorations du cartilage et des membranes synoviales, mais aucune différence dans le degré de boiterie. Aucun effet indésirable n'a été identifié, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la biodisponibilité et les doses efficaces.
- ne pas attendre une réparation miraculeuse ou un soulagement immédiat et attendre minimum 2-3 mois d’utilisation avant de statuer
- Resvératrol :
- Koushki et al. (2018) a réalisé un essai clinique randomisé et a rapporté une réduction de la boiterie du jarret chez des chevaux atteints d'arthrose spontanée ayant reçu du resvératrol par voie orale après une injection intra-articulaire de triamcinolone dans le jarret, comparativement à un groupe témoin ayant reçu une injection suivie d'un placebo par voie orale. Ces résultats suggèrent que le resvératrol pourrait constituer un traitement adjuvant utile chez les chevaux souffrant d'arthrose et une bonne alternative aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- H.Siard et al. (2016) a montré que le resvératrol aide aussi à réguler certains marqueurs métaboliques dans des situations inflammatoires chroniques.
- Méthylsulfonylméthane (MSM) :
- Une étude a rapporté que l'utilisation d'un supplément de glucosamine/CS/MSM n'avait aucun effet sur la démarche raide chez les chevaux âgés. Bien qu'aucun effet secondaire n'ait été observé, le MSM doit être utilisé sous surveillance vétérinaire chez les chevaux souffrant de troubles de la coagulation sanguine.
- Curcuma, Boswellia, Harpagophytum :
- Harpagophytum : La Griffe du diable, comme l'aspirine, inhibe le facteur nucléaire kappa B (NF-κB), une cytokine impliquée dans la libération d'oxyde nitrique et l'inhibition des enzymes COX-2 ciblées par les AINS.
- Curcumine : Farinacci et al (2016) a montré que la supplémentation a diminué la production de cytokines pro-inflammatoires et augmenté celle de cytokines anti-inflammatoires chez tous les chevaux. Ceci suggère une réduction potentielle de l'inflammation articulaire, bien que la mobilité des chevaux n'ait pas été évaluée dans cette étude.
- Boswellia : inhibe la 5-lipoxygénase, COX‑2, NF‑κB, diminuant inflammation et douleur
Dis-moi qui tu es et je te dirai ce que tu as mangé!
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